441 – POURQUOI L’AMERIQUE EST-ELLE PLUS COMPETITIVE QUE L’EUROPE?

L’Amérique n’est pas encore debout, mais elle se relève lentement de la crise de 2008 et semble surpasser l’Europe qui, sauf exception, ne parvient pas à redevenir compétitive.

annual-min-wages La première chose que tout voyageur constate, en mettant le pied aux USA, c’est que la vie y est moins chère qu’en Europe et, souvent, beaucoup moins chère ! Par conséquent on peut y vivre mieux et avec moins d’argent … Ce qui signifie que les salaires peuvent y être inférieurs pour un niveau de vie équivalent. Mais, surtout,  les américains sont plus compétitifs que les européens parce que le coût du travail y est inférieur. Le salaire moyen est de 22$ de l’heure (17€) et il est d’environ 25€ en Europe du Nord : l’affaire est entendue !

Les voitures, par exemple, sont moins chères. Comment se fait-il qu’une Toyota Prius, fabriquée au Japon et de même catégorie, coûte 25.000 $ aux Etats-Unis et 28.000€ en France, c’est à dire très exactement 46% plus cher ?. L’essence y coûte le double, de même que l’assurance ! En Amérique les autoroutes sont gratuites. Prenez un billet d’avion Europe-USA et demandez à votre voisin américain combien il a payé son billet pour être à côté de vous, dans le même avion. Vous serez surpris !

Portland est une agglomération de deux millions d’habitants et généralement les familles

Une coquette petite maison à 200.000$
Une coquette petite maison à 200.000$

habitent de coquettes petites maisons à la périphérie de la ville. Une maison de trois chambres, deux SdeB, WC séparé, cuisine équipée, de 160 m2 avec garage et petit jardin, située dans une jolie résidence gardée,  va coûter 250.000 $, c’est à dire moins de 200.000 Euros. Le loyer mensuel y sera de 1500 $ (1.153€) tout compris. Où trouvez vous l’équivalent à ce prix, dans une grande ville, en Europe ? Nous avons fait quelques comparaisons de prix concernant les meubles standard Ikea et le résultat est sans appel, les prix sont, en moyenne, 20 à 30% inférieurs aux USA.

La nourriture est également, à Portland, sensiblement moins chère qu’en Europe. Il est plus difficile de faire des comparaisons pour les restaurants, mais disons qu’un repas correct dans un restaurant moyen à supérieur va coûter environ 20$ par personne service compris (16€). Il est bien sûr possible de se nourrir pour sensiblement moins cher. Il est par exemple intéressant de comparer un produit standardisé, tel le célèbre Big-Mac, dont le prix fluctue sensiblement d’un pays à l’autre. Ainsi le Big-Mac européen coûte environ 20% plus cher que son confrère américain. En Suisse le prix est 60% plus élevé qu’aux USA !

Big Mac index
Big Mac index

 Naturellement, le prix n’est qu’un élément de la compétitivité, d’autres facteurs sont importants, telle la flexibilité, c’est à dire la facilité au changement, la capacité à s’adapter rapidement, face à des modifications de l’environnement économique. Lorsque la crise de 2008 est survenue, les USA ont été frappé très durement et des centaines de milliers d’emplois ont été perdus en quelques mois. Très vite, les sociétés et le gouvernement ont pris la mesure de la gravité de la crise et ont réagi en conséquence. Ce fut extrêmement douloureux, mais salutaire. En Europe les gouvernements ont continué comme avant, sans rien changer, et certains en sont encore à ne pas vouloir parler d’austérité ! Le résultat, c’est que l’Amérique se relève et que l’Europe est à terre, au point que l’on est en droit de se demander si elle se relèvera. Voilà où mène l’aveuglement des personnels politiques !

Ce qui frappe aussi, c’est le plus grand sens des responsabilités du citoyen américain ; tandis que l’européen a tendance à tout attendre du gouvernement, ici chacun est bien obligé de se prendre en main. Il est beaucoup plus difficile qu’ailleurs de vivre de subsides de l’Etat, sans faire d’effort personnel pour trouver un emploi. L’américain est élevé avec cette idée que la vie est difficile et qu’il va falloir conquérir sa place. L’européen, d’une manière générale, a moins le sens de l’effort, de la lutte, de la conquête. Il demeure, quelque part au fond du cœur de chaque américain, un reste de l’esprit pionnier. L’européen s’est embourgeoisé !

Le défi de l’Amérique c’est, comme ailleurs dans les pays développés, le vieillissement de la population. Seulement 55% des adultes américains sont actifs, c’est le chiffre le plus bas de toute l’histoire des USA. Le chômage baisse mais le nombre des actifs diminue. Le pays retrouve de la compétitivité mais la charge des inactifs va devenir lourde. Il faut donc s’attendre à une baisse progressive des revenus globaux.

Les USA ont encore bien des difficultés à surmonter, mais ils ont une bonne chance d’y arriver parce qu’ils sont encore compétitifs. L’Europe est beaucoup trop chère et vit au-dessus de ses moyens : les prix doivent impérativement baisser. Je n’ai pas parlé des impôts qui sont environ le double en France par rapport à l’Amérique qui apparaît à certains comme un paradis fiscal, par rapport à l’enfer… La seule solution qui reste à l’Europe du Sud pour éviter la banqueroute, c’est une dévaluation massive de l’Euro!

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