La démocratie parlementaire est archaïque, à bout de souffle. Il est temps de redonner la parole aux citoyens avec la Démocratie Directe.
Mes lecteurs réguliers peuvent attester que, depuis 10 ans, je plaide pour la démocratie directe qui m’apparait comme la seule façon de sauver la démocratie et d’éviter la guerre civile ou la dictature.
Il semble qu’en France les choses bougent et j’en profite pour enfoncer le clou et revenir sur les thèmes qui me sont chers, au risque de me répéter et même de me citer, vous m’en excuserez.
Les partis politiques ont perverti la démocratie
J’ai eu ici des mots très durs sur les politiciens qui font du mensonge, de la démagogie et de l’esprit de parti leurs armes principales.
Vous pouvez lire à ce sujet la chronique 363 intitulée « Sauver la démocratie » et dans laquelle j’écrivais que la démocratie parlementaire sélectionne les plus médiocres, ceux qui savent le mieux mentir et faire les plus belles promesses. Mais, les citoyens oublient que ce sont eux qui financent les cadeaux que leur font les politiques. Je peux vous faire des cadeaux somptueux si c’est vous qui payez !
Par ailleurs, celui qui gouverne se met à approuver ce qu’il combattait hier et celui qui ne gouverne plus s’oppose à ce qu’il proposait lui-même la veille. Finalement, ni les gouvernants ni les opposants ne servent leur pays et ceux qui les ont élus ; ils ne servent qu’eux-mêmes. Les pires étant ceux qui adhèrent à une idéologie dont ils servent les dogmes aveuglément. Quoiqu’il en soit, les uns et les autres dépensent l’essentiel de leur énergie à combattre le parti adverse, quand ils ne se combattent pas à l’intérieur de chaque parti en des combats de chefs, dignes des combats de coqs. On peut donc résumer la démocratie parlementaire en des luttes d’ego entre des factions rivalesqui attisent la haine.
Je me suis souvent étonné de l’aveuglement des politiciens et des media qui ne voient pas combien la démocratie représentative n’est plus adaptée. Elle vole la parole aux peuples. Mais les « élites » autoproclamées ne veulent pas perdre une once de leur pouvoir et ils ne lâcheront rien de leur plein gré. J’ai écrit cette phrase : « J’attends un homme politique visionnaire qui propose enfin la Démocratie Directe, sinon il faudra l’obtenir par la force ! »
C’est ainsi que dans la chronique 662 j’ai prévu « L’agonie des démocraties parlementaires».
Un étatisme vertical
La démocratie parlementaire conduit à l’étatisme car elle vit dans l’immédiateté et le temps court, elle a donc besoin d’une bureaucratie qui vit dans le temps long.
L’étatisme se résume à un excès d’Etat qui met son nez partout, sous forme d’interventionnisme tout azimut. Les individus sont sous tutelle, déresponsabilisés, avec une restriction de leur liberté d’action. L’administration publique exerce une sorte de dictature de l’ombre avec des règles de plus en plus contraignantes et une bureaucratie tentaculaire.
Dans la chronique 576 intitulée « Le fléau de l’Etatisme », je pensais à la France et je passais en revue ses principaux travers, avec une fonction publique pléthorique et peu efficace, en comparaison des pays comparables. Je faisais remarquer quel’on observe dans les pays affectés par l’étatisme une abondance de services, de bureaux et d’agences gouvernementales qui interfèrent les unes sur les autres et compliquent considérablement les démarches administratives et les ralentissent jusqu’à l’absurde.
Alexis de Tocqueville faisait déjà remarquer « qu’il n’y a de fort dans un pays démocratique que l’Etat ».
Le rôle néfaste des media
Les media jouent un jeu trouble et pervers. Ils ne facilitent pas le débat démocratique honnête. Ce qui les intéresse c’est l’Audimat, la polémique, la phrase assassine, sortie de son contexte, et qui va leur servir à attiser les controverses.
J’ai écrit la chronique 656 « Démocratie française dans le caniveau » après avoir vu les débats lors de la préparation de l’élection présidentielle de 2017. Il était évident que les cartes étaient biseautées et que les media avaient leur candidat. Ils furent méprisant ou calomnieux vis-à-vis des autres.
Je notais qu’ily a tant de connivences entre les politiciens, les media et les juges, que l’on ne sait plus qui couche avec qui. L’eau du cloaque médiatico-politique est saumâtre. On se flatte, on s’utilise, on se trahit.
Néanmoins, ils ne représentent plus qu’un petit microcosme qui ne cherche qu’à protéger ses membres et nous imposer leur vision du monde. Ils jouent une partie de poker-menteur avec les politiciens et avec les juges, eux-mêmes de plus en plus politisés. Ils sont déconnectés de la société vraie.
Les Gilets Jaunes
Le mouvement des « gilets jaunes » a tout de suite reçu l’assentiment des français car ils expriment cette frustration des citoyens d’être méprisés, à la fois par les media et par un étatisme vertical qui n’est plus tolérable à l’ère de l’horizontalité des réseaux sociaux.
Il y a ce sentiment diffus d’un ostracisme vis-à-vis de ceux qui « votent mal », pour des partis qualifiés de « populistes », de la part d’une intelligentsia parisienne incapable de définir les contours de ce mot qu’ils brandissent comme un épouvantail.
La demande la plus sympathique des Gilets Jaunes fut celle du Référendum citoyen pour lequel je plaide depuis des lustres, sans être entendu des français qui semblaient mépriser la démocratie directe. Le gouvernement n’a pas pu dire non mais il a aussitôt apporté une restriction en disant, a prioriet sans justification, que l’on ne pouvait pas utiliser le référendum pour tous les sujets !
J’ai mille fois fait la liste des avantages du référendum d’initiative populaire qui permet de responsabiliser les citoyens et d’enlever aux partis politiques et aux media leurs pouvoirs de nuisance. Enfin il permet d’éviter les crispations inutiles, les grèves et les blocages divers dont la société française est si friande mais qui la mine et l’épuise. Vous pourrez relire la chronique 624 « Du bon usage du référendum ».
Mais, comme je l’ai déjà dit plus haut, lespoliticiens en place veulent décider eux-mêmes, pour ne pas perdre une once de pouvoir. Peut-être ont-ils cette prétention de savoir mieux que les autres ce qui est bon pour le peuple ?
J’écrivais déjà : « Je pense depuis longtemps qu’aucun gouvernement n’accordera spontanément au peuple cette démocratie directe dont je suis l’avocat. Il faudra lui arracher de force. S’il est un motif de manifestation et un seul, c’est d’exiger la démocratie directe, afin d’apaiser la démocratie et la sortir des griffes des politiciens qui l’ont accaparé à leur profit. »
L’exemple Suisse
Les français ont ce fâcheux travers de se croire plus malins que les autres peuples et répugnent à regarder au-delà de leurs frontières ce qui s’y passe, pour rejeter les mauvaises solutions et au contraire adopter ce qui fonctionne.
Il est un pays limitrophe où les français devraient se rendre plus souvent pour voir comment il a fait pour être l’un des plus riches du monde, l’un des plus performants, l’un de ceux qui a le meilleur système éducatif, qui n’a jamais eu de crise politique grave, qui a le niveau de vie le plus élevé, les salaires les plus hauts et le taux de chômage le plus bas. Pour couronner le tout les Suisses ont l’espérance de vie la plus longue en Europe !
J’ai donné un aperçu dans la chronique 98 « Suisse : raisons du succès ». La démocratie directe, que je pratique depuis 20 ans, constitue le socle du succès Suisse car le peuple est généralement plus sage et plus pragmatique que les partis politiques qui nous ruinent avec leur démagogie et leur idéologie.
Dans la chronique 397 intitulée « les secrets du succès Suisse » je revenais sur le sujet et j’écrivaisque le système politique, basé sur la Démocratie Directe, c’est- à-dire sur l’expression du peuple, consulté pour toutes les décisions locales ou nationales, constitue un énorme facteur de cohésion nationale. Il ne peut y avoir de crispations durables puisque, sur toutes les questions qui fâchent, c’est le peuple souverain qui décide! Ainsi, il n’y a pas de direction politique oligarchique, ni de partis politiques trop intolérants ou dogmatiques, puisque c’est le peuple qui est consulté.
Il convient donc que les français restent mobilisés car ils devront arracher de force, au pouvoir en place, le droit fondamental de décider par eux-mêmes, grâce à la démocratie directe qui, je le répète, est le seul mode de gouvernement susceptible de sauver la démocratie du naufrage. Bien entendu, la démocratie directe suppose plus de responsabilité, moins d’agressivité dans les débats, plus de respects de l’autre et des institutions, en somme il faut être plus civilisé : cela s’apprend avec l’usage ! S’ils n’y parviennent pas, les français auront droit à la dictature et ils l’auront mérité…
3 propositions :
– le RIC , bien sûr,
– la proportionnelle pour la représentation ,
– à l’Assemblée, le vote individuel c’est à dire confidentiel , ce que permet sans pb l’informatique..
Avec tous mes voeux . Jeab B