835 – FASCISME D’EXTRÊME GAUCHE

L’intolérance et le despotisme idéologique n’ont pas d’âge. Il semble qu’aujourd’hui le vote démocratique soit contesté, sur les réseaux sociaux, dans les media et dans la rue, par une minorité agissante qui veut imposer une idéologie libertaire qui n’a rien à voir avec la liberté.

 L’épisode de la pandémie virale semble avoir accéléré la diffusion planétaire de diverses tendances idéologiques. Parmi celles-ci il est apparu une sorte de totalitarisme d’extrême gauche qui cherche à imposer ses vues avec beaucoup d’intolérance, une grande virulence et y compris le recours à la violence.

L’obsession identitaire

Ces nouveaux activistes de gauche ne sont pas préoccupés par la lutte des classes ni par le salaire des classes moyennes. Leurs revendications sont libertaires et identitaires.

Il s’agit de mouvements d’extrême gauche qui militent pour un féminisme intégriste, pour un antiracisme radical, pour une pan-sexualité tout azimut et pour un révisionnisme de l’histoire qu’ils prétendent revoir et corriger !

Leurs positions ont quelque chose de religieux et ils pratiquent volontiers l’ex-communion pour tous ceux qui ne partagent pas leurs vues. Ce phénomène est dénommé aux USA la « cancel culture » qui consiste, par des attaques massives sur les réseaux sociaux, à ruiner la réputation de quelqu’un qui ne partage pas les vues de ces militants ultras, et ce par l’intermédiaire d’un terrorisme médiatique.

On peut rapprocher la mise en cause de J.K. Rowling, auteur de la saga Harry Potter, pour des propos soient disant transphobes, avec la condamnation de Salman Rushdie par l’Iran pour ses écrits sur l’Islam. Les Ayatollahs de Téhéran n’ont rien à envier aux militants ultras de nos démocratie…

Cette ultra gauche intolérante concerne aussi bien les USA que l’Europe, et sans être un apôtre de Donald Trump, il est difficile de le contredire lorsqu’il dénonce « un nouveau fascisme d’extrême gauche qui se développe dans nos salles de rédaction. Si vous ne parlez pas sa langue, n’exécutez pas ses rituels, ne récitez pas ses mantras et ne suivez pas ses injonctions, vous serez alors censuré, banni, inscrit sur une liste noire, persécuté et puni ».

De très nombreux auteurs et journalistes, toutes tendances politiques confondues, vont dans le même sens dans une tribune (qui comporte 150 signatures) dans laquelle ils s’inquiètent, « d’une intolérance à l’égard d’opinions opposées, une vogue pour la dénonciation publique et l’ostracisme, et la tendance à dissoudre les questions politiques complexes dans une certitude morale aveugle ».

Primauté des réseaux sociaux

Les media traditionnels ne font plus l’opinion. Celle-ci prend désormais naissance sur les réseaux sociaux à travers un réseaux d’influenceurs, dénués de culture générale ou historique, qui diffusent, à la vitesse de la lumière, des informations ou des idées plus ou moins biaisées. Certains influenceurs sont suivis par des dizaines de millions de moutons. A titre d’exemple, le premier influenceur français a plus de 30 millions d’abonnés !

Ces slogans idéologiques sont repris en chœur par une myriade de followers incultes, moutonniers et sans esprit critique, qui répètent les mantras à la mode et les transmettent comme un agent viral à leur réseau.

Les media ne font que suivre le train et cherchent à le prendre en marche, en faisant leur propre surenchère pour donner au plus vite satisfaction aux internautes en colère contre l’un ou l’autre récalcitrant qui refuse de réciter le mantra !

Ultra-violence

Les activistes de cette ultra gauche se recrute parmi une jeunesse déboussolée, livrée à elle-même et sans repère. Il lui a souvent manqué une éducation au sens plein de terme, c’est-à-dire faite d’amour et de sens des responsabilités. C’est la raison pour laquelle elle œuvre avec tant d’acharnement à détruire la famille traditionnelle qui constituait le socle de nos sociétés. Elle veut détruire ce qu’elle n’a pas eu !

C’est précisément parce qu’elle est en manque de repères qu’elle s’approprie avec tant d’ardeur le thème de l’identité. Cette jeunesse, en recherche d’identité, rêve d’avoir un statut, une reconnaissance, une spécificité propre. Pourquoi pas le transgenre, l’antiracisme ou le thème du Privilège Blanc?

Cette jeunesse mal insérée n’a rien à perdre et elle est prête à toutes les violences, comme on l’a vu en France et plus récemment aux USA. Elle veut en découdre avec la société et donc avec sa représentante, la police ! Tout les prétextes sont bons…

Jusqu’à présent nos sociétés ont laissé faire avec un grand laxisme et, en particulier, le système judiciaire, tenté par l’idéologie libertaire qui, d’une certaine façon, peut rappeler 1968. Cette faiblesse est coupable car elle emportera notre démocratie fragile si nous ne réagissons pas fermement…

Il ne faut jamais oublier que les révolutions sont toujours faites contre les élites par les marginaux, les repris de justice et les laissés pour compte…

Alliance objective avec l’oligarchie économique

La ferveur intégriste de cette ultra-gauche, obnubilée par les questions identitaires, laisse le champ libre à l’oligarchie économique qui domine le monde aux dépens des classes moyennes, laminées par la mondialisation.

Pendant que les activistes se préoccupent plus de leur nombril que du sort des citoyens, les seigneurs de la tech et de la finance poursuivent tranquillement leur business et continuent à s’enrichir.

Il s’agit donc d’une alliance objective entre d’une part, les mouvements ultra qui prétendent défendre, par la force et l’intimidation, les minorités raciales et sexuelles et occupent le terrain de la contestation, et d’autre part, une oligarchie financière hors sol, apôtre de la technologie et du transhumanisme qui de son côté domine le monde sans être inquiétée par des mouvements sociaux.

C’est ainsi que ces deux mouvements peuvent exercer leur tyrannie, chacun dans leur domaine, dans une sorte de nouveau féodalisme au détriment des classes moyennes qui triment pour survivre : ce sont les nouveaux serfs ! Ce thème rejoint l’analyse du géographe américain Joel Kotkin dans son livre “The coming of Neo-Feudalism : a Warning to the global middle class”.

Cette ultra gauche est inspirée par des clercs intellectuels zélés qui, avec une foi et une intolérance toute religieuse, définissent les dogmes de la globalisation, de l’homogénéisation des peuples et des cultures, du genre, du racisme et du « privilège blanc ».

Ils se désintéressent des classes populaires, des inégalités sociales, des délocalisations et de la misère du monde. Ils profitent seulement des manifestations sociales pour exercer leur violence et déstabiliser la société.

Sommes-nous de retour au Moyen-âge avec la domination d’une aristocratie qui détient le pouvoir et l’argent, alliée d’un nouveau clergé qui manipule les esprits avec une idéologie religieuse de commisération et victimaire ? Les classes populaires et bourgeoises qui travaillent doivent prendre conscience de ces forces à l’œuvre et réagir en conséquence, en soutenant l’Etat de droit, la liberté d’expression et la démocratie. Cela rappelle aussi les prémisses de la Révolution culturelle Chinoise des années 70…

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